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lien une autre page va s’ouvrir) Autres livres ci-dessous : |
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Baudelaire et Poe ! |
Graham Masterton
- Editions Naturellement
Voilà un grand roman, avec tous les ingrédients du genre : personnages bien
campés (avec les inévitables filles aux gros seins, mais il y en a une qui en a
des petits...), scénario élaboré, montée du suspens, histoire bien menée,
écriture virtuose (grâce aussi, il faut le dire, à l'excellent travail du
traducteur François Truchaud). Avec une critique fine
et acerbe de la société américaine, de la politique et des multinationales...
Formidable !
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Robert Mac Cammon
- Editions Naturellement
J'adore Mac Cammon. Que c'est triste de savoir qu'il
a décidé de ne plus écrire... Ce roman est qualifié par certains de meilleur
roman de fantastique du siècle ! Je crois sincèrement qu'il le mérite. Mac Cammon sait très bien cerner son personnage et laisser le
lecteur accéder petit à petit à sa personnalité, exceptionnelle bien sûr, liée
au fantastique. Puis, ce dernier se développe avec le développement de cette
personnalité du héros, la maturité de son caractère liée à celle de ses
pouvoirs... A lire absolument !
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LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON
Sacré Stephen
King !
Voilà la virtuosité de ce type ! Faire un roman d'horreur
avec une histoire banale : une petite fille qui se perd dans les bois. Un petit
conte qui explique comment la vie peut réserver des horreurs. Bravo !
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Je
n'ai jamais vraiment apprécié les films de Clive Barker. J'ai cru que ses
livres étaient du même tabac!
Pas du tout! A la sortie de "Imajica", je
me suis forcé à le lire. Excellent! Formidable!
Du coup,- obligé! - je me suis mis à lire les six volumes du "Livre de
sang" paru chez J'ai lu...
C'est très bien. Très très bien.
Toutes ces histoires formidablement bien écrites montrent un foisonnement de
l'imagination.
A part peut-être "La mort, sa vie, son oeuvre",
beaucoup trop niaise (une tendance lourde des films de Clive) et complètement
ratée sur le plan de l'histoire.
J'ai particulièrement aimé "Rawhead Rex",
ces "monstres" sexuels... et aussi "Le Train de
l'abattoir". Deux nouvelles, l'une rurale et l'autre urbaine qui vous font
dresser les cheveux sur la tête!
Je vais illico m'attaquer aux autres oeuvres de
Clive.
Sacré Barker...
Je lui reprocherais une seule chose : il est trop long ; mais ce n'est pas
grave, on est libre de sauter les passages ennuyeux...
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Graham
Masterton a développé dans ce roman le thème des
mondes parallèles. Donc Masterton écrit bien de la
science-fiction.
Et
là alors quid de la pauvre séparation entre SF et fantastique ?
Car
ce roman est éminemment fantastique !
Du
bon Masterton avec pas trop d'horreurs.
Mon
ami Graham cherche visiblement avec ce roman
une
adaptation cinématographique.
Ce
qui est plaisant, une fois de plus,
c'est
l'aptitude de l'auteur de partir d'une comptine
enfantine
pour ouvrir grand les portes de Londres...
euh,
je voulais dire de l'imaginaire...
(Aux
Presses de la Cité)
Stephen
King s'étale, s'étale... On s'ennuie mais on reste rivé au livre.
C'est
là tout le talent de cet écrivain.
Pour
ceux qui ont été jeunes dans les années soixante,
ça
rappelle des souvenirs.
Un
peu trop américains, mais, que voulez-vous...
(Chez
Albin Michel)
Graham
Joyce
J’avais
été séduit par l’idée d’un autre livre de Joyce : Indigo.
Mais
je m’y étais ennuyé.
Alors
j’ai tenté une autre lecture.
Dans
Rêves égarés l’action se passe sur une île grecque.
L’action
? Il n’y en a pas.
On
s’ennuie sur cette île, de baignades dans le plus simple appareil
en
beuveries et gueules de bois.
Deux
couples, une maison (hantée ?) sur laquelle on peut lire l’inscription :
« Haus der verlorenen Traume » (Maison des
rêves perdus, d’où le titre…)
Ce
livre est publié dans la collection « Terreur ».
Mais
n’ayez crainte, vous ne serez jamais terrifié.
«
Sur l’île, la révélation était toujours imminente » écrit l’auteur (page 304) »
Dans
le livre aussi et jusqu’à la fin elle reste imminente.
Si
on réfléchit un peu, on comprend le but de l’auteur.
Il
écrit page 61 :
«
Il détestait la féroce puissance obscurantiste de l’Eglise orthodoxe grecque
ainsi
que de l’Eglise catholique… »
Et
il fait dire à son personnage principal, sur la sainte Trinité :
«
Premièrement, personne ne raconte jamais toute l’histoire.
Deuxièmement,
il ne faut même pas essayer.
Troisièmement,
si quelqu’un essaie, il ne faut pas le croire. »
Cette
« plaisanterie » peut aussi très bien s’appliquer au livre lui-même !
Je
vais de ce pas lire « L’intercepteur de cauchemar ».
Mais
j’ai peur !
De
m’ennuyer...
(Critique
publiée dans Sfmag N°17)
Graham
Joyce, Rêves égarés, Pocket/Terreur 384 pages. Trad.Michelle
Charrier
Histoire naturelle des dragons
Michel
Meurger
Terre
de Brume
250
pages 119 FF
J'ai
toujours admiré comment Michel Meurger traite des
sujets de folklore avec sérieux et obstination.
Il
utilise sa bonne vieille méthode dans ce livre qui traite des études sérieuses
(naturalistes, si on peut dire) qui ont été menées sur les dragons.
Eh
oui, il faut savoir que de nombreux naturalistes se sont penchés sur cette
tâche.
Avec
plein de preuves : témoignages, ossements, etc.
Et,
comme d'habitude, Michel Meurger traite tout cela en
scientifique, froidement, sans parti pris.
Donc,
il faut bien comprendre comment et pourquoi
on
pouvait croire aux dragons pendant des siècles.
A
la base, il y a la bible et son serpent et les histoires de serpents géants
ramenés d'Afrique ou d'Amérique n'ont fait qu'alimenter cette foi. Pour une
fois, une étude sur les dragons parle de la Tarasque,
dragon
rhodanien subjugué par sainte Blandine
(l'une des saintes qui accostèrent aux Saintes
Maries de la Mer
(mais
Michel Meurger ne le dit pas...).
Par
contre pas un mot sur cet autre dragon rhodanien: le Drac.
Enfin,
ne soyons pas trop exigeant...
Et
notre auteur ne manque pas de souligner que notre vénéré Dom Calmet (1672-1757), auteur célèbre d'une étude sur les
vampires, a aussi étudié les dragons. Il possédait même chez lui un crâne de
cette fabuleuse et féerique bestiole !
Autres
oeuvres de Michel Meurger
que j'ai particulièrement appréciées même si on s'ennuie à mourir dans ses
longues études :
les
deux "scientifictions" et "Lovecraft
et la SF" chez Encrage.
(Critique
publiée dans sfmag N° 17)
Quelques livres de Dan
Simmons
"Les
feux de l'Eden - Les fils des ténèbres -
Le
chant de Kali - Nuit d'été - L'Echiquier du mal"
Dan
Simmons est un très grand écrivain. Un très gros travailleur
qui
réalise des recherches approfondies pour ses romans.
Les
trois premiers dont il est question ici traitent
(de
manière romancée bien sûr)
de
l'Inde et d'Hawaï avec leurs mythologies et de la Roumanie
avec
ses vampires.
J'ai
particulièrement apprécié la noirceur
de
l'ambiance mort-vivant de Kali et l'humour macabre
des
mythes Hawaïens.
Quant
à la Roumanie, le problème des orphelins y est traité à la
lumière
de l'exploitation vampirique si bien imaginée
que
l'auteur réussit le tour de force d'écrire
un
roman très original sur les vampires.
Je
lui reproche, comme à tous les écrivains anglo-saxons
d'être
trop long.
Ainsi
nous avons droit à la description détaillée
des
laves et des volcans répétées plusieurs fois,
comme
celle des paysages hawaïens. De même on finit
par
se lasser des soucis financiers du milliardaire.
Mais
ce n'est pas grave on tourne les pages en lecture rapide...
Ainsi,
dans "Nuit d'été", la description de l'école
et
la présentation des personnages se développe
à
la façon de Stephen King.
Pas
étonnant que ce dernier ait adoré ce livre...
D'ailleurs
il est normal qu'un "monstre" de la littérature aime
le
travail d'un autre "monstre".
Eh
bien ce diable d'écrivain (Dan Simmons) vous scotche
à
son livre et vous énerve avec toutes ses descritpions
alors
qu'une seule chose vous intéresse : que va-t-il se passer
ensuite
?
Il
est tellement bon qu'il rend crédible
cette
véritable invraisemblance :
cinq
enfants de douze ans aussi courageux et déterminés
que
des mercenaires entraînés chassent
des
morts-vivants quasiment invincibles...
Ce
mec est vraiment le meilleur !
"L'échiquier
du mal" est long, trop long.
Arrivé
au quatrième tome de l'édition Denoël,
on
fatigue. Il y a eu beaucoup de morts,
cette
vieille salope de Mélanie s'en tire toujours.
Dan
Simmons,se soulage de ses fantasmes sexuels
(comme
de sauter une hôtesse de l'air dans les toilettes)
et,
étant surdoué lui-même, il extrapole ce que peuvent
faire
des êtres surdoués dotés de l'esprit du mal.
Je
ne trouve pas que ce livre soit son chef-d’œuvre.
Le Comte de Saint Germain Vampire
Cheslea Quinn Yarbro
Yarbro
présente une sacrée ambition littéraire
avec
ce livre et ses suites.
Ni
plus ni moins, elle a la velléité de produire
un
chef-d'oeuvre à la Bram Stoker avec son Dracula.
Elle
utilise donc également un personnage historique sulfureux
(car
le comte de Saint-Germain a existé)
et
le même procédé littéraire d'utiliser des extraits de lettres.
Elle
va jusqu'à utiliser le style pédant et ampoulé
du
18ème siècle pour rendre l'atmosphère plus vraisemblable.
Comme
Vlad l'empaleur ne fut
jamais vampire (qui sait ?),
Saint-Germain
fut seulement un peu occultiste
sur
les bords et déclarait à qui veut l'entendre
qu'il
était immortel.
Yarbro
explique le phénomène par l'état vampirique de son héros.
Elle
le met d'ailleurs en scène dans une nouvelle
que
j'ai publiée avec Léa Silhol
dans
son recueil " De sang et d'encre ".
Il
est dommage que Yarbro confonde "sorcier"
et "alchimiste"
(ce
n'est pas du tout, mais pas du tout, la même chose)
et
qu'elle reste beaucoup trop pudique
sur
les formidables scènes de sexe qu'elle évoque.
Par
contre, le lecteur saura tout
sur
les tenues vestimentaires des hommes de l'époque.
Ce
qui est particulièrement intéressant,
c'est
la base de l'intrigue et l'explication
de
la lutte entre le bien et le mal.
Je
cite : Il existe un pouvoir qui n'est que ce qu'il est.
(..)Quand
il nous élève et tourne nos regards vers le bien
(...)
et les merveilles nous le nommons Dieu.
Et
quand il est utilisé à des fins de torture,
de
souffrance et de dégradation, alors nous le nommons Satan.
Voilà
qui est puissant comme tout le livre !
Chelsea
Quinn Yarbro - Le comte de Saint-Germain, vampire -
Pocket Terreur - 416 pages.
John Barnes
Quel
pavé !
Barnes
nous présente la société humaine et la Terre dans un proche avenir : en 2O28.
Sa
vision politique de l’espèce humaine est restée très naïve, très grossière.
Mais
enfin…. Cela a peu d’importance.
Donc,
en 2028, l’Alaska est devenu indépendant et l’ONU a découvert que ce nouveau
pays stockait un dangereux armement au fin fond de l’océan polaire.
L’histoire
commence par la description de l’attaque par un vaisseau spatial qui envoie des
missiles dans ce fond marin glacé et ténébreux.
Or,
il y a énormément de méthane dans la structure «cristalline» de l’eau soumise
là à une énorme pression et une température très basse, formant des « clathrates ».
On
se demande d’ailleurs comment les « missiles » pouvaient y être stockés.
Bref,
le méthane se dégage dans l’atmosphère en quantité Hénorme
et en peu de temps.
Or,
le méthane est un puissant gaz à effet de serre, bien plus puissant que le gaz
carbonique.
Il
a une période de vie très courte car il a vite de fait de se transformer en gaz
carbonique et vapeur d’eau sous l’effet de l’oxygène (et particulièrement de
cette « variété » d’oxygène que constitue l’ozone) et des rayons ultraviolets.
Mais
là, il y en a trop d’un coup.
Et
la température de l’océan pacifique grimpe car l’atmosphère chargée de méthane
retient la chaleur..
Et
quand l’eau de mer atteint et dépasse les 27,5 °C, alors elle alimente les
cyclones en énergie.
Et
là, je ne vous explique pas l’Hénormité des cyclones…
Ce
terrifiant phénomène climatique (qui nous attend peut-être)
engendre
également les batailles politiques des uns et des autres pour,
soit
l’utiliser à des fins politiciennes, soit limiter ses effets, et,
d’autre
part, la vie des personnages engagés dans cette affaire planétaire.
Ce
qui permet à l’auteur de développer de multiples genres de la SF. La Hard
science d’abord car, en lisant ce livre,
on
sait tout sur la formation des cyclones, mais aussi,
sur
l’étonnante évolution des virus informatiques
qui
servent à l’espionnage et remplacent James Bond (les «datarats»).
Plus
prodigieux encore : l’abandon de la conquête spatiale
(une
influence de la politique américaine dans ce domaine quand l’auteur a écrit son
livre ?)
-
seulement poursuivie par la… France - laisse l’exploitation de la Lune par des
robots
et
la présence d’un seul homme dans une
station spatiale,
ce
qui permettra de trouver une solution au problème
grâce
au passage d’une comète à proximité de la Terre.
Cet
homme refuse d’ailleurs de revenir sur Terre.
Et
encore mieux : les nouvelles techniques de communication
avec
canaux directement branchés sur le système nerveux
permettent
aux virus de s’introduire dans votre cerveau… et… modifie quelque peu la
sexualité…
Ben
! Lisez le livre !
Quelle
imagination ce Barnes.
Au
début, il ne faut pas se perdre.
On
se demande quel est le lien entre tous ces personnages qu’on retrouve plus
tard…
Et
puis on s’intéresse à ce proche avenir car on y trouve
des
prolongements intéressants sur le plan technique et scientifique, et aussi dans
la société et ses mœurs de communication et de développement de la
numérisation, du virtuel. Alors, courage : il y a 702 pages format poche à
lire, mais vous ne le regretterez pas.
Flammes
d’enfer
Jonathan Carroll
Carroll
a commencé à m’ennuyer pendant les cent premières pages avec son style
nonchalant et sa manière de lancer des allégories comme dans les évangiles.
Mais j’avais déjà lu « L’enfant arc-en-ciel » et je connaissais bien mon
bonhomme.
Quand
on a fini son livre on sait tout des goûts culinaires
des personnages, quand ils prennent une douche, de quelle manière ils pincent
la bouche quand ils mentent, etc.
Pourquoi
on ne peut donc pas lâcher ce bouquin ?
Voilà
de la littérature ! Petit à petit on se prend dans les fils du bizarre qui
apparaît par petites touches sans que le style nonchalant de l’écrivain ne soit
abandonné.
Cette
nonchalance irrite un peu, suffisamment pour se prendre encore plus au jeu.
Et
on comprend petit à petit le problème du personnage principal : le narrateur.
Une
histoire magique inspirée d’un conte des frères Grimm.
Un
petit chef-d’œuvre d’horreur telle que certains contes d’enfant peuvent
inspirer.
On
retrouve quelques personnages qu’on avait rencontrés dans « L’enfant
arc-en-ciel ».
Ce
pourrait être un signe de manque d’imagination.
Mais
non, au contraire, ce livre démontre une énorme imagination qui rend hommage à
l’imagination populaire, en la remettant à l’honneur, et en remisant les frères
Grimm à leur simple place de pilleur de contes…
Excellent
livre !
J.R.R Tolkien
Tolkien
n’est pas simple à lire.
Mettre
cela sur le dos de la traduction ne change rien à la complexité du langage de
l’écrivain.
J’ai
constaté que « Le seigneur des anneaux » a été publié en collection pour les
enfants.
Je
ne suis pas sûr qu’ils y trouveront leur compte.
Enfin,
il manquait cette édition des contes perdus « retrouvés » par la famille puisque cette édition est établie par
Christopher Tolkien et traduite par Adam Tolkien.
Rassurez-vous,
ce texte français n’est pas plus simple que celui du « Seigneur des anneaux ».
Première
phrase du premier conte «La chaumière du jeu perdu»:
Maintenant
il se trouva en un temps que le voyageur
venu
de pays lointains, un homme d’une grande curiosité,
fut
par le désir de pays étranges et d’us
et
de demeures de peuples inhabituels mené par bateau
tant
loin à l’ouest que l’Île solitaire elle-même.
Ouf
!
Tout
le livre (689 pages d’une petite police) est du même style.
Mais
n’est-ce pas justement ce style qui fait le bonheur du véritable amateur de
Tolkien en littérature ?
Ce
style contribuant au dépaysement, à la nostalgie d’une époque révolue (même si
on se demande si elle a vraiment existé…) où la Nature était généreuse envers
ses créatures, l’Homme en particulier.
Ce
livre est donc une somme, incontournable pour le véritable amateur de Tolkien.
Il
comporte un dictionnaire des « Noms dans les contes perdus », absolument
indispensable.
Un
livre mythique d’un écrivain qui l’est devenu depuis longtemps.
Isaac
Asimov
Fallait-il
éditer ce recueil ?
Pour
ma part, j’ai toujours eu de l’admiration pour cet écrivain quand il sait
décortiquer des pastiches scientifiques comme le sublime « Les propriétés endochroniques
de la thiotimoline sublimée » dont il est
d’ailleurs fait allusion dans la meilleure nouvelle de ce recueil « La
cane aux œufs d’or » également un bijou de pastiche scientifique (le seul
du recueil…).
Autrement
Asimov est nul en droit et il aurait mieux fait de laisser aux spécialistes
telle qu’Agatha Christie le soin de mener des enquêtes policières…
Il
faut noter au passage que l’écrivain a donné à son enquêteur le Dr Urth quelques-unes de ses phobies, comme celle des voyages
en avion…
Histoires
mystérieuses d’Isaac Asimov Folio SF 440 pages traduction Michel Deutsch.
Laurell
K. Halmilton
Petite
mais teigneuse, Anita Blake vit et travaille comme détective privé (et surtout
comme réanimatrice de zombies…) sur notre Terre peuplée de monstres divers. Ce
qui est intéressant c’est que leur existence est avérée et, mieux même, ils ont
des droits et des devoirs, ils sont soumis à un véritable code de la
monstruosité. Ce qui est intéressant également c’est la variété de ces monstres
et l’existence de quasiment toutes les créatures de l’imaginaire. Ce quatrième
volume des aventures d’Anita Blake se consacre plus exclusivement sur les loups-garous, de manière plus large, à tous les
animaux-garous qu’elle puisse inventer… Un peu de sorcellerie et des aventures
sexuelles (décrites avec plus de pudeur que les atrocités…) pimentent tout cela
avec bonheur. Anita est attirée sexuellement par Jean-Claude le maître vampire
et amoureuse de Richard le loup-garou…
Ce
qui ne l’est pas (intéressant) ce sont les longues conversations inutiles, les
circonvolutions sans fin de coups de théâtre alors qu’on sait très bien comment
tout cela va finir… En un mot : trop long !
Néanmoins,
je me suis attaché à ce formidable petit bout de femme.
Quelques
exemples : Il est illégal de faire de la discrimination vis-à-vis des
lycanthropes. – Il arrive que des gargouilles tuent des gens mais c’est assez
rare. La meute la plus proche niche à Kelly… – Les nagas sont issues du
folklore hindou, (sous la forme) de serpent, d’humain ou hybride, ce sont les
gardiens des gouttes de pluie et des perles.
Les
volumes précédents : Le cirque des damnés – Plaisirs coupables – Le
cadavre rieur… Tous des noms de cabarets assez dangereux à fréquenter. Sfmag a critiqué les deux derniers dans deux numéros
précédents.
Lunatic Café de Laurell K. Hamilton –
Traduction Isabelle Troin – Pocket terreur – 478
pages
Thomas
Tessier
Pas
très bien écrit (ou mal traduit ?), pas beaucoup d’imagination, beaucoup
de scènes de sexe pas très excitantes, on se demande pourquoi l’auteur a placé
cette histoire d’Oustachis (ce sont des nazis croates, les pires de tous les
nazis…) en… Italie du sud, juste en face des côtes dalmates qui ont vu
historiquement se dérouler les horreurs dont il est question dans ce livre.
On
s’ennuie, pas de suspens, on s’attend à tout, mais ce très court texte, qui
pourrait se contenter d’être une nouvelle, laisse un vague souvenir d’horreur
dans ma tête…
LES TROIS IMPOSTEURS
Arthur
Machen
Voilà
encore un auteur qui influença considérablement Lovecraft. La description
inquiétante des paysages de la Nouvelle Angleterre, il l’a copiée sur le style
de Machen !
“Les
Trois Imposteurs“ est le roman complet que Machen
avait écrit et qui avait été partiellement publié (mutilé ?) en France. Si
on connaît ainsi les “nouvelles“ La Poudre blanche, Le Sceau noir, La Vierge
de fer, on ne sait pas, en général, qu’elles ont été séparée du corps de
l’ouvrage : Les Trois Imposteurs.
Cette
injustice réparée nous la devons à “Terres de brumes”.
Ce
roman est prodigieusement intéressant car il contient, que dis-je, son support,
sa chair, sont constitués de l’ironie la plus parfaitement horrible, mais de
cette horreur si latente, si potentielle et si réelle bien que tout est indiqué
dans ce livre que, peut-être, le fantastique ne l’est pas, il est tout simplement
la réalité !
Votre
copain Machen est un génie pas de doute, mais je ne
l’emporterai plus jamais au lit, déclare Arthur Conan Doyle en parlant des Trois Imposteurs…
William
H. Hodgson
On
connaissait déjà le chef-d’œuvre d’Hogdson : “La
maison au bord du monde” publié autrefois par le Livre de Poche (après les
éditions OPTA – 1970). Ce roman qui
rassemble différents textes a certainement influencé Lovecraft. Il faut également absolument le lire d’autant
plus qu’il est édité par le même éditeur !
Hogdson (1877-1918) a été marin dans sa prime jeunesse (Il est mort
à la guerre en France). Il a certainement gardé un bien mauvais souvenir de
cette expérience, qui, pourtant, donne à son roman “Les Pirates fantômes“ un
attrait par le fait que l’imagination de l’auteur a implanté des phénomènes de
hantise dans un bateau à voiles dont il connaît le fonctionnement dans les
moindres détails. Le style de l’écrivain
anglais est si adapté à la condition de marin du narrateur que l’on s’y croit dès
les premiers mots écrits. Petit à petit nous vivons les mêmes terreurs que ces
marins suspendus dans les mâtures comme dans un monde normal pour eux, mais
déjà fantastique en soi pour le commun des mortels.
Comme
Hodgson l’a fait dans ses histoires du détective de
l’étrange “Carnacki” (Néo – 1982 et 10/18 – 1995), il
sait philosopher sur les phénomènes dont il est question dans sa fiction.
« Tu
ne vois donc pas que, dans un état normal nous pouvons ne pas être capable
d’évaluer la réalité de l’autre forme d’existence ? Mais ces êtres
peuvent être doués à leurs propres yeux d’une réalité (…) »
Fantastique !
Anne
Rice
Anne
Rice s’est fait beaucoup d’argent avec les vampires,
il n’y a donc pas de raison qu’elle s’arrête !
Voici
le sixième volet de sa saga vampiresque. Avec Armand
cette fois. Il s’agit plus d’un roman historique que d’une histoire
fantastique. Les vampires y sont toujours aussi “chochottes“, (une expression
employée par John Carpenter et qui semblait viser les vampires d’Anne Rice) et on s’ennuie à mourir.
Si
vous aimez…
J.R.R
Tolkien
Tolkien
n’est pas simple à lire.
Mettre
cela sur le dos de la traduction ne change rien à la complexité du langage de
l’écrivain. J’ai constaté que «Le seigneur des anneaux» a été publié en
collection pour les enfants.
Je
ne suis pas sûr qu’ils y trouveront leur compte.
Enfin,
il manquait cette édition des contes perdus « retrouvés » par la famille
puisque cette édition est établie par Christopher Tolkien et traduite par Adam
Tolkien.
Rassurez-vous,
ce texte français n’est pas plus simple que celui du «Seigneur des anneaux».
Première
phrase du premier conte « La chaumière du jeu perdu » :
Maintenant
il se trouva en un temps que le voyageur venu de pays lointains, un homme d’une
grande curiosité, fut par le désir de pays étranges et d’us et de demeures de
peuples inhabituels mené par bateau tant loin à l’ouest que l’Île solitaire
elle-même.
Ouf
!
Tout
le livre (689 pages d’une petite police) est du même style.
Mais
n’est-ce pas justement ce style qui fait le bonheur du véritable amateur de
Tolkien en littérature ?
Ce
style contribuant au dépaysement, à la nostalgie d’une époque révolue (même si
on se demande si elle a vraiment existé…) où la Nature était généreuse envers
ses créatures, l’Homme en particulier.
Ce
livre est donc une somme, incontournable pour le véritable amateur de Tolkien.
Il
comporte un dictionnaire des « Noms dans les contes perdus », absolument
indispensable.
Un
livre mythique d’un écrivain qui l’est devenu depuis longtemps.
La
Détente
Arthur
C. Clarke
Michael
Kube-McDowell
Des
scientifiques font une découverte par hasard (comme c’est souvent le cas pour
les découvertes importantes). Une machine appelée « La Détente » fait
se consumer à distance tous les explosifs à base de nitrates. Comme on le sait
la plupart des explosifs sont à base de nitrates.
Ainsi,
on peut lire page 80 : … la plupart sont à base d’une demi-douzaine de
composants primaires tels que le nitrate d’ammonium…Ah ! Ça ne vous
dit rien ? A Toulouse ! Le
nitrate d’ammonium est un explosif… Depuis le temps qu’on le dit…
Enfin
revenons-en à notre « Détente ». Quelles seraient les conséquences
politiques et sociales d’une telle découverte ? Voilà un sujet intéressant
pour notre vieil ami Arthur C. Clarke.
Eh
bien elles sont considérables : cette « arme pacificatrice »
permet de détruire quasiment toutes les armes non nucléaires, mais à contrario,
permet à celui qui la possède d’assurer sa suprématie en détruisant celles de
son adversaire tout en conservant les siennes. On voit un peu l’enjeu.
Elle
permet aussi de détruire tous les champs de mines à très grande vitesse sans
risque, et certains personnages du livre envisagent même de mettre en pratique
l’interdiction des armes à feu aux USA, ce qui n’est pas une mince affaire
là-bas !
Bref
voilà qui est excitant.
Mais
le livre est un peu long, il publie intégralement les discours ennuyeux du
président US et fait preuve d’une très grande naïveté sur le monde politique.
On a lu mieux dans ce domaine avec « Famine » de Masterton.
Ceci
dit, comme à l’accoutumée, Clarke n’écrit pas sans un énorme travail de documentation :
le système militaire américain est décortiqué, de même que tous les armements
sophistiqués. Passionnant. Etant donné son très grand âge, Clarke s’est fait
aider par un autre écrivain.
On
attend la deuxième partie avec impatience, car nos valeureux chercheurs n’ont
toujours pas découvert comment fonctionne « La Détente »…
Dan
Simmons
Je
le dis d’emblée : j’adore Dan Simmons.
Mais
là je n’ai pas aimé. Mais pas du tout. On a rassemblé ici des textes
hétéroclites qui se rapportent de plus ou moins loin à la mort avec, pour
chacun d’entre eux des présentations poussives de l’auteur.
Au
cas où on l’ignorerait, on apprend comment Harlan Hellison
a fait connaissance avec l’auteur alors élève d’un atelier d’écriture dans
lequel il avait pondu la nouvelle qui a donné le titre au recueil. Cette
nouvelle a gagné le concours de la revue Twilight
Zone Magazine. Comme quoi ces concours de magazines de SF ne sont pas
futés ! ( ;-))
Enfin
bref : pas terribles ces textes. Ennuyeux, tirés en longueur. Il y a même
au milieu une espèce de journal de l’écrivain… Un passage est pourtant
particulièrement intéressant, celui dans lequel il raconte son voyage en
Roumanie, visite des lieux où se déroule l’action de son magnifique roman
« Les Fils des ténèbres ».
La
seule nouvelle qui m’a plu est « Métastase », bien macabre ; la
fin est un peu trop « chrétienne » au sens du sacrifice du christ…
J’aurai aimé « Le Conseiller » mais la morale est poussée un peu
loin. Citation : « Mais le cinéma est le meilleur baromètre de la
mentalité d’une époque. Durant la Dépression, nous allions voir des films
sentimentaux. Avant et pendant la seconde guerre mondiale, tous les méchants
étaient des Japonais ou des nazis. Et aujourd’hui, nous sacrifions des enfants
possédés du démon et des adolescents
meurtriers. »
Ouais ?
Enfin
bref si ce n’avait pas été Dan Simmons…
S.P.
Somtow
Ce
roman s’inscrit dans la série de « The Crow ». Il a l’originalité de
dérouler un récit complexe dans lequel se mêlent bien sûr la tradition du
« corbeau », qui intervient assez tard, et les légendes et tradition
bouddhistes. L’être humain n’est ni bon ni mauvais. « Les gens ne sont pas
mauvais.(…) Le véritable mal vit dans le monde surnaturel. » pense
l’héroïne ; et là justement le lecteur est surpris car le héros n’est pas
celui qu’on le croit, car le réel n’est qu’illusion et le rêve est plus concret
que le monde ; il est plus horrible aussi, atroce jusqu’à ce qu’il
rejoigne notre vie.
« Parce
qu’il faut toujours éviter de penser trop simplement. C’est ce que font les farang, vois-tu. », déclare le même personnage.
Un
tueur en série, un véritable boucher qui a des motivations supérieures. Il tue
parce que le monde en a besoin.
Un
véritable livre de terreur.
L’IRLANDE FANTASTIQUE
Claude
Fierobe
Cette
maison d’édition développe son travail d’édition de textes de la culture celte.
Ici,
le livre réunit douze nouvelles d’auteurs irlandais, textes publiés entre 1825
et 1915. Histoires courtes basées sur un folklore ou même des histoires vraies.
Un petit bijou en vieil argent qui enchâsse douze pierres précieuses.
«Le
dernier mot à l’anthologiste qui a également préfacé le recueil :
« Des pages sépulcrales de Maturin aux rêveries lumineuses de Clotilde
Graves, la palette fantastique se montre ici d’une étonnante diversité dans
l’évocation du mystère. »
C’est
à la fois un hommage et une conception du fantastique dans la littérature.
Stephan
Wul
Lorsque
j’étais très jeune, mon oncle possédait une collection des livres SF de chez
Fleuve Noir. Mon auteur préféré, était Stephan Wul.
Quel désespoir fut le mien de constater qu’il s’était arrêté de publier en
1959… Certaines de ses œuvres sont devenues des grands classiques.
Dix-huit
ans après, je ne l’avais pas oublié et je sautai de joie en voyant sur les
rayons de mon libraire ce Noô publié en
deux volumes chez Denoël. Un petit chef-d’œuvre !
Aucun
auteur français n’égale ce cher Stephan ! Car il mêle trois énormes
qualités chez un écrivain : un très grand talent, une belle imagination
et, surtout, une modestie qui devient chez lui un art littéraire.
Ma
joie est aussi grande qu’il y a vingt-cinq ans de voir Folio/SF publier ce
roman. Stephan y montre son art, sa capacité incroyable d’imaginer des mondes,
des sociétés, des « ethnies », cohérentes et surprenantes, avec une
base scientifique inattaquable.
Un
jeune homme veut s’initier chez les Indiens du Vénézuela
pour rencontrer un dieu : le grand homme d’or, el Dorado !
Qu’il finira par rencontrer ; el Dorado le
sauvera et l’emmènera vers des aventures incroyables. Des mondes où il devra se
protéger en s’enduisant le corps d’une mycose, où une lèpre détruit les corps
et excite l’appétit sexuel en proportion de la destruction des corps, ce qui
donne des accouplements très très scabreux, et enfin,
cette plaine, ce désert apparent du
Chaos central, ce Noôzome, ces gisements de noôfères… et qui s’avèrent exister dans bien d’autres
endroits. De l’énergie mentale !!!
Pour
finir l’habituelle citation : La plume est un sca lpel ébréché. Je
m’écorche et j’extirpe au jour de vieux fils de tendresse et des nœuds de
chagrin.(page 23…)
Un
très grand écrivain !
William
Burroughs
Voilà
Gallimard qui publie ce roman dans sa collection SF de poche ! Bravo !!!
Ce
livre, écrit sous l’emprise de la « came » – de toutes sortes de
« cames » – remanié par les amis de l’auteur est devenu un livre culte.
Sous
l’emprise de ces « produits » l’auteur se retrouve dan un autre monde qu’il appelle l’Interzone, mot qui
devait être le titre du livre au départ. Ce « roman » est trois
choses à la fois.
D’abord
un mode d’emploi de la « came ». « La jouissance d’une piqûre
de morphine est viscérale : on s’écoute vivre jusqu’au fond de soi-même.
Mais la coco c’est de l’électricité dans le cerveau. » (Page 58) Et
aussi son utilité : « Tant que nous n’aurons pas une connaissance
plus précise de l’électronique du cerveau, la drogue restera l’instrument
essentiel de l’Interrogateur chargé d’anéantir la personnalité du sujet. »
(Page 59)
Deuxièmement
une description du totalitarisme et de la tentative du « camé » de
s’en défaire grâce à la came (je ne mets plus les guillemets). Mais ce pauvre
drogué se retrouve sous l’emprise d’un autre totalitarisme : celui de la
drogue elle-même ! Ainsi, William a une opinion sur la manière d’éliminer
la dope : « Si l’on veut détruire la pyramide de la came il faut
commencer par la base, c’est-à-dire le camé de la rue et cesser de jouer
au Don Quichotte en s’attaquant aux soi-disant “pontes” des échelons
supérieurs, qui sont remplaçables au pied levé. Car le camé du trottoir –
celui qui a besoin de came pour pouvoir se maintenir en vie – est le seul
facteur irremplaçable dans l’équation de la drogue. Quand il n’y aura plus de malades pour en acheter, le
trafic de la drogue cessera aussitôt de lui-même. » (Page 13)
Troisièmement,
le récit de tous les fantasmes du camé. Et bien sûr, beaucoup de ces fantasmes
sont sexuels : « Allez-y ! Braille-t-il. Tous les trous sont
permis ! » (Page 124) Et comme Burroughs est homosexuel, même les
femmes enculent les mecs ! « Elle lubrifie le gode, lève au ciel
les jambes de Johnny et le plante en tirebouchonnant les hanches . »
Pour
conclure, je laisse encore la parole à William Burroughs, une parole désespérée
de camé : « Un camé en renonce peut rendre une maison invivable
avec son odeur de mort, et puis il suffit d’aérer pour que l’endroit retrouve
la puanteur à laquelle les bons citoyens sont accoutumés. » (page 314)
Ce
livre est un chef-d’œuvre dans laquelle il est difficile de rentrer comme la
première bouffée de fumée est dure pour le néophyte, mais ensuite on ne peut
plus s’en passer.
Pas
vrai les mecs ?
Celles de
mes pseudos: Pierre Dagon Robert Neville
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