Une interview exclusive de
Graham Masterton. Un entretien avec Alain
Pelosato le 12 février 2001. Traduction: Florence
Pelosato Graham Masterton, vous
êtes un fin gourmet et un connaisseur. Quel plat préférez-vous? J'adore
le cioppino, c'est une soupe de
poissons et de crustacés, une spécialité des repas d'affaires à San
Francisco. Elle est faite avec du homard, des langoustes, du cabillaud,, des
moules, des tomates, des épices et du brandy. Mais
je sais aussi apprécier un simple steack-frites servi dans n'importe quel
café français ou belge. Quelle est la cuisine
nationale la meilleure? Sans
aucune hésitation, la meilleure cuisine que j'aie jamais mangée est la
cuisine belge. J'avais l'habitude d'amener ma famille dans les Ardennes tous
les ans pour déguster des poissons du Semois et du marcassin. Il y a un petit
hôtel-restaurant au bord de la Meuse, à Hastière-par-Delà, un peu en amont de
Dinant appelé "Le Valmeuse" où je voulais toujours m'arrêter pour
déjeuner. Ce restaurant est une affaire familiale et la nourriture y était
fameuse. Remarquez, la nourriture à Bruxelles, bien que fameuse, est parfois
très chère! Wiescka et moi avons mangé à "La Truffe Noire" à
Bruxelles, nous en avons eu pour quatre cents livres (environ 4 000 francs
français) et ce pour deux poussins, deux salades, deux desserts et une
bouteille de Sancerre. D'accord, les poussins étaient fourrés aux truffes
noires, mais Mon Dieu (en français)... Avez-vous déjà mangé de
l'humain? A lire comment vous en parlez, on pourrait le croire... Si
j'avais mangé de l'humain, alors je l'aurais fait par inadvertance. C'est
vrai, on ne sait pas ce qu'ils mettent dans le boudin! Une fois, j'ai mangé
une croûte de genou de ma petite copine. Mais j'avais six ans et c'était le
seul moyen que j'avais trouvé pour lui prouver mon amour éternel. Quels sont vos écrivains
préférés. Que lisez-vous avec le plus de plaisir? Je
lis peu de fiction moderne. Mes héros sont Walt Whitman, Nelson Algren, .J.
Perelman et Vladimir Nabokov. Pour mon plaisir, je lis de l'histoire et de la
mythologie. En ce moment, je lis de la mythologie irlandaise car j'écris un
nouveau roman d'horreur dont les événements se déroulent à Cork où Wiscka et
moi vivons actuellement. Je suis tout particulièrement intéressé par les bean-sidhe (banshees), les femmes qui
étaient chargées de laver les habits tachés de sang des mourants. Préparez-vous des
adaptations cinématographique ou TV de vos oeuvres? J'ai
vendu mon nouveau roman (une novella, c'est-à-dire
un court roman NDLR) Bonnie Winter à
Jonathan Mostow (le réalisateur de U-571)
qui sera adapté pour l'Universal. J'écris des nouvelles pour la télévision. Rêvez-vous souvent? Vos
rêves sont-ils aussi terrifiants que ceux de vos écrits? Je
rêve toutes les nuits. Deux ou trois fois par mois, je rêve que je rends
visite à une famille d'amis très chers qui habitent une maison au bord de la
mer. Ils n'ont jamais existé dans la réalité, mais je les aime beaucoup.
Quand le matin, je me réveille et je réalise qu'ils ne sont pas réels, c'est
alors plus douloureux que n'importe quel rêve de fantômes ou de démons. |